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Contre l’interdiction du tatouage couleur !

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1er janvier 2014 : la fin du tatouage couleur en France ?

 
Dans le monde du tattoo, l’heure est à l’extrême urgence : le 1er janvier 2014 pourrait marquer la fin de l’usage du tatouage couleur en France. Le fautif : un principe de précaution établi par un texte de loi de 2001, à l’application largement discutable. Explications.
 
 

Un grand pas en arrière dans le tatouage français

 
Dès l’année prochaine, la France s’apprête à franchir un très grand pas – ou plutôt un monumental retour en arrière – en matière de tattoo : une très grande partie des encres couleur utilisées par les professionnels du tatouage pourrait être purement et simplement interdite dans l’Hexagone.
 

L’élément déclencheur : un décret de 2001 sur les produits cosmétiques

 
Cette prohibition programmée provient d’un décret de 2001 consacré aux produits cosmétiques et à leur usage sur le territoire français. La dangerosité de certains de ces produits y est mentionnée : sont stipulés par le texte de loi les ingrédients contenus dans les rouges à lèvres et les teintures pour les cheveux. Point important : aucune mention n’y est faite des produits de tatouage. Et pourtant, le décret risque bel et bien d’être étendu aux encres de tattoo !
 

Vers un départ des tatoueurs français hors de nos frontières ?

 
Qu’est-ce que le passage d’un tel décret implique ? Réponse : la restriction au tatouage noir et blanc ou, pire, le départ de nos tatoueurs à l’étranger – la France est le seul pays d’Europe à vouloir bannir les encres de tattoo couleur.
 
 

Certains ingrédients du tatouage couleur montrés du doigt

 
La situation est la suivante. Certains ingrédients mentionnés dans le décret sont présents dans les encres couleur de tatouage. Ces ingrédients sont considérés comme potentiellement nocifs par ce décret. Reste à savoir, à présent, s’ils le sont vraiment.
 

Il a bon dos, l’encre de tatouage couleur…

 
Or, tatoueurs et tatoués s’accordent à dire que les cas de mauvaise réaction à un tatouage couleur ne sont que très anecdotiques : la plupart du temps, les infections constatées après un tattoo sont dues au manque de soin prodigué par le tatoué à sa nouvelle parure. L’argument « principe de précaution » perd déjà beaucoup de sa légitimité.
 

Allergie et ingrédients nocifs : ne pas se tromper de coupable

 
L’autre réponse à apporter à ce principe de précaution soi-disant vital est celle de l’allergie. En effet, un client peut tout simplement manifester une allergie à une encre, sans pour autant que celle-ci montre un quelconque caractère de dangerosité pour d’autres tatoués. La solution : préciser avec plus de rigueur le contenu de chaque encre.
 
 

Les encres de tatouage couleur : une composition qui demeure mal connue

 
Car comprenons-nous bien : comme Tattoos.fr, les tatoueurs et tatoueuses de France sont conscients de l’opacité entourant certaines encres. Certains fabricants cultivent une aura de mystère autour de leurs ingrédients – au grand dam des scientifiques et des législateurs.
 

Oui à la transparence, non à l’interdiction !

 
La solution n’est donc pas d’établir un principe de précaution sans légitimité et complètement hors de propos, mais bien de réclamer plus de rigueur, plus de transparence aux fabricants d’encres de tatouage. C’est la clé pour une meilleure compréhension du tattoo et une meilleure approche légale de celui-ci.
 

Une question débattue à Copenhague lors de l’ECTP 2013

 
Qui dit échéance imminente dit aussi actualité brûlante : il y a quelques jours seulement, se tenait à Copenhague l’ECTP 2013, ou European Congress on Tattoo and Pigment Research – comprenez « Congrès européen sur le tatouage et la recherche sur les pigments » –, convention internationale co-orchestrée par Nicolas Kluger, dermatologue français de renom et spécialiste du tattoo, et Jørgen Serup, directeur du département de dermatologie à l’hôpital universitaire de Bispebjerg.
 
 

Un débat entre scientifiques et professionnels du tattoo sur les encres couleur

 
Ce congrès a marqué le premier pas de ce que l’on espère être une longue et fructueuse collaboration entre hommes de science et professionnels du tatouage. Conviés à participer à cette réunion danoise, figuraient Andy Schmidt et Claudia Bender, du syndicat de tatouage allemand le DOT, Mario Barth, le directeur des encres Intenze, sans oublier Tin-tin, président du SNAT (Syndicat national des artistes tatoueurs) et Grenouille, la secrétaire générale de l’organisme.
 

Une lutte qui revêt plusieurs formes

 
Signe du déchainement des passions provoqué par la mesure : le combat contre ce principe de précaution est mené sur tous les fronts. Et ces derniers jours, cette lutte s’est trouvé un ambassadeur des plus inattendus : un jeune homme de 20 ans, passionné de tatouage qui s’est déjà attiré le soutien de… 63 000 personnes.
 

Une pétition déjà signée par plus de 60 000 personnes

 
Car à l’heure où Tattoos.fr écrit ces lignes, la pétition mise en ligne ici même par le courageux garçon a déjà attiré plus de 60 000 signataires. Son nom ? Jim Appay. Son profil ? Etudiant en informatique à Avignon, tatoué pour la première fois à l’âge de 18 ans, beau gosse et bien décidé à ne pas laisser la loi passer.
 
 

Les convictions d’un jeune homme passionné de tattoo

 
« Je me sers du tatouage comme une commémoration pour mon grand-père ; à travers mes tatouages, j’écris son histoire », raconte le jeune homme, fondateur du site Tattoo Lifestyle. « Il y a quelques mois, j’ai appris l’existence de l’arrêté sur l’interdiction de certains pigments dans les encres couleurs », poursuit Jim. « Comme la majorité des gens, je n’y ai pas cru au début, mais voyant les choses qui ne s’amélioraient pas, mon tatoueur inquiet et la date de l’échéance approcher, j’ai eu l’idée de lancer une pétition. »
 

Un travail mené à quatre mains par Jim Appay et Stéphane Chaudesaigues

 
Quelques heures plus tard, Jim remarque que son initiative a déjà été signée et relayée par plusieurs milliers de tatoueurs, tatoués et autres intéressés. Dès lors, il est rejoint par Stéphane Chaudesaigues qui, de Copenhague à Paris, en passant par le Cantal, milite ardemment contre l’interdiction des encres couleur de tatouage.
 

Le sénateur du Cantal entre en jeu

 
Mués par une motivation commune, les deux hommes sont dorénavant associés pour tenter de dire non à cette interdiction. Stéphane Chaudesaigues joue de son réseau pour intervenir auprès de Pierre Jarlier, sénateur du Cantal et maire de Saint-Flour, ville à laquelle est rattachée la commune de Chaudes-Aigues, où se déroule… le Festival du Tatouage Cantal In’k the Skin. Le sénateur a promis de se faire le porte-parole de la cause des tatoueurs – concrètement, son attachée parlementaire s’est engagée à trouver le meilleur interlocuteur possible pour aider la communauté des tatoueurs sur le dossier. L’avenir proche nous dévoilera si leurs voix ont porté.
 
 

Les encres tatouage couleur : un combat qui n’attend plus que votre soutien

 
Désormais, vous l’avez compris, le combat est scientifique et politique : de nombreux enjeux se sont invités dans le débat, et l’heure, chez les tatoueurs de France, est à l’appréhension, voire à la crainte. Comme se plaît à le répéter Jim : « Je me suis vraiment lié d’amitié avec l’équipe de mon salon de tatouage : le simple fait de penser à les voir quitter la France pour pouvoir poursuivre leur profession n’est pas envisageable pour moi. C’est pour cela que j’irai jusqu’au bout ! » Nous aussi. La pétition « Non à l'arrêt des couleurs des tatouages » n’attend plus que vous : faite entendre votre voix, et vite !
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