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Les femmes et le tatouage : une passion qui s’affirme
La parole se libère, le tabou est levé. Chaque année, de plus en plus de femmes, inspirées sans doute par les stars de cinéma, de musique ou du sport, font le choix de se faire tatouer. Le tatouage féminin prend son envol : l’an dernier, aux Etats-Unis, le nombre de femmes tatouées a spectaculairement dépassé celui des hommes : 23% contre 19%. Le signe d’un changement réel, mais également d’une plus grande facilité pour les femmes tatouées à assumer leur choix.
Des tatouages féminins toujours plus grands
Sur les traces de Rihanna ou de Lady Gaga, les femmes sont de plus en plus nombreuses à délaisser les classiques petites pièces pour se diriger vers des réalisations plus massives. Le tatouage féminin change, et la presse spécialisée suit le mouvement, à l’image des magazines Rise et Inked dont près d’une couverture sur deux est consacrée à des femmes tatouées. Au cours d’un reportage à la convention de New-York, l’an dernier, lenovelobs.com interrogeait des femmes venues parfois de l’autre bout du monde pour l’événement. Un mot revenait souvent : « acceptation ». Un vrai changement pour David le Breton, sociologue spécialiste de la question et qui voit le chemin parcouru depuis 20 ans dans le rapport entre les femmes et le monde du tatouage : « Dès le début des années 90, début de l'explosion du phénomène, les femmes ont toujours été très présente dans la clientèle des tatoueurs. Mais il est vrai que la taille des pièces encrées s'est largement étendue : le classique petit papillon sur l'omoplate ou le petit tribal en bas du dos commencent à être largement dépassés, ces dames se laissant aisément tenter par de belles pièces florales et ornementales sur une grande partie du dos, des jambes ou des épaules. Les plus audacieuses n'hésitant pas à se lancer dans des projets de "manchettes" (3/4 bras ou bras complet, encré sur toute sa surface) ou de dos intégraux... »
La profession aussi se féminise
Une tendance également confirmée par les tatoueurs qui observent une augmentation substantielle de la clientèle féminine. Tin-Tin, président du SNAT, y voit aussi un lien avec la féminisation progressive du métier de tatoueur, dont certains des jeunes talents les plus prometteurs sont des femmes, à l’image de Cindy Chaudesaigues, Léa Nahon ou Léa Vendetta. La plupart des gens du métier y voient une évolution très positive, d’autant qu’elle contribue aussi à faire sortir le tatouage de l’image marginale dans laquelle il est trop longtemps demeuré. « La féminisation de la profession, c’est un peu la preuve de sa normalisation » confiait Bill Tarr, tatoueur viril et pourtant féministe, au Nouvel’obs l’an dernier.
On ne peut que s’en réjouir.