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Steven Chaudesaigues, le talent dans les gênes
L’enfance d’un des meilleurs tatoueurs du Vaucluse
Son père est tatoueur, son oncle est tatoueur ; forcément, ça influence. Steven Chaudesaigues est né dans le tatouage. Toujours fourré dans les pattes de son père, Stéphane Chaudesaigues, l’un des meilleurs tatoueurs de sa génération, le petit Steven se frotte aux aiguilles très tôt. À Versailles d’abord, où Stéphane tatoue, puis à Avignon, place Pignotte, où il ouvre le tout premier Graphicaderme. Dès l’âge de 5 ans, c’est décidé, Steven sera tatoueur, et le meilleur d’Avignon. Son père connaît le métier qui n’est pas encore à l’image de ce qu’il peut être aujourd’hui. Encore cloisonné, encore mal vu ; « fais d’abord des études ! » répond Stéphane.
Premiers pas à Orange avant d’exercer sa passion pour le tatouage à Avignon
Ses études, Steven les interrompt dès qu’il le peut, à 16 ans, et se lance pour de vrai dans le tatouage. À Avignon, auprès de son père ? Non, Steven doit apprendre pour de vrai, sans traitement de faveur. À l’époque, le tattoo en Provence, à Orange comme à Avignon, c’est Graphicaderme. C’est donc auprès de David Coste, au Graphicaderme d’Orange, que Steven Chaudesaigues fait ses gammes de tatoueur. L’ombre de son père ne le gêne pas : il veut être tatoueur, pour la reconnaissance on verra après. Pour l’heure, il faut travailler. Alors, il soude des aiguilles, prépare des encres, dessine, redessine, et se lance, d’abord sur des petites pièces. La technique est exigeante, on le sait, et pour devenir l’un des meilleurs tatoueurs, il n’y a d’autre secret que le travail et le talent. Mais, comme lorsqu’il était petit garçon, la technique continue à le fasciner, même démystifiée, même appréhendée. Il y a de la magie dans ce métier-là ! Sa passion pour le tatouage ne fait que grandir. David Coste constate les progrès rapides de son apprenti, qui en quelques mois se montre déjà assez professionnel. Sa formation est terminée ; entre temps, Stéphane Chaudesaigues ouvre à Paris l’Atelier 168 et décide d’y exercer une partie du temps ; un vide se créé au Graphicaderme d’Avignon. Le tatouage est un héritage : Steven, comme son père Stéphane avant lui, va exercer le tatouage à Avignon. Plus tard, il commencera à faire des guests à Paris, où ses tatouages sont très prisés. À mi-parcours de la vingtaine, Steven Chaudesaigues est devenu l’un des tous meilleurs de tatoueurs d’Avignon et de Paris, comme son père avant lui. La boucle est bouclée.
Un vrai professionnel du tatouage à Avignon
L’une des fiertés de Stéphane lorsqu’il évoque son fils, Steven, c’est de voir comment il a su se professionnaliser. Steven Chaudesaigues a bien compris l’ambivalence du métier de tatoueur, à la fois prestataire de service et artiste ; c’est ça qui fait de lui l’un des meilleurs tatoueurs actuels. Dans une interview, voilà comment Stéphane Chaudesaigues analyse le travail de son fils : « Je suis très fier du parcours de Steven. Mon fils porte deux casquettes. La première pourrait être celle de l’artisan puisque tu vas voir un tatoueur pour que le travail soit fait dans les règles de l’art, exactement comme tu emmènes tes chaussures chez un bon cordonnier. Steven connaît son métier et respecte le client dans le cadre d’une prestation de services. Ensuite, il essaye de développer de façon plus personnelle ce que l’on peut appeler un style ».
Ce professionnalisme, Steven l’exprime aussi par son comportement réservé ; il ne la ramène pas et cherche à tracer son chemin parmi les meilleurs tatoueurs d’Avignon et de Paris sans revendiquer un quelconque héritage. Curieux de tout, il développe ses propres styles sans se faire écraser par la personnalité et la réputation de Stéphane.
Un tatoueur touche-à-tout prolifique
Car en termes de style, Steven brille par son éclectisme. C’est peut-être là aussi le secret de son art étonnant et de son ascension fulgurante. Donnant tout autant dans le Japonais, le New School, le Noir et Gris, le réalisme, le manga, celui qui désormais fait partie des meilleurs tatoueurs du Vaucluse et de Paris où il exerce dans le studio de son père de temps en temps, refuse de se revendiquer d’un style. Il cherche toujours à se frayer un chemin dans ce milieu qui le passionne, laisse l’ultra-réalisme et le portrait à son père – chacun son truc. Influencé par le surréalisme, les montres de Dali et les créatures mythologiques, Steven est à l’écoute des attentes de ses clients et prête son talent, sa fantaisie et son imagination débordante à la peau des passionnés qui viennent le voir. Sa galerie est témoin de ce côté touche-à-tout. Pour autant, Steven n’imite pas ; il a su développer son style, sa patte, et réinvente ses inspirations au prisme de ses fantasmes et envies.
Un des meilleurs tatoueurs de sa génération qui s’engage dans la vie du tatouage
Suivant pour le coup les traces de Stéphane, son tatoueur de père, Steven Chaudesaigues s’investit à fond dans la vie du tatouage en France et à l’international, militant, lui aussi, pour une plus grande reconnaissance de son métier et une meilleure communication entre tatoueurs. Habitué des grandes conventions françaises et internationales, il co-organise aussi le Festival du tatouage de Chaudesaigues, les 5,6 et 7juillet prochains aux côtés de la Chaudesaigues Tattoo Association et participe à la mise en place du Chaudesaigues Award. Une manière de rendre hommage à sa famille et à cette passion qui, décidément, se transmet par les gênes.