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Ad Inked : Tattoo Dependance – Un DVD pour voir le tatouage autrement
En 2005, Stéphan Sanchez Mangin se fait piquer pour la première fois. Une expérience qui le pousse à s'interroger sur le traitement simplificateur des médias à l'heure d'aborder le tatouage : en cherchant à se renseigner sur l’univers du tatouage, Stéphan n’a accès qu’à de très rares contenus multimédias vulgarisés, le plus souvent critiques ou méfiants. Les documents et reportages évoquant l’art corporel diffusés sur M6 ou TF1 manquent selon lui de décourager les candidats au tatouage à force d’agiter le spectre de la mauvaise vie et de la marginalisation. Une frustration pour Stéphan qui voudrait partager sa passion naissante. À peine tatoué, Stephan devient militant.
Démystifier l’activité des tatoueurs
C’est à ce moment-là que surgit l’idée de réaliser un documentaire destiné à la fois aux amateurs éclairés, aux novices et aux professionnels. « Je compare souvent les studios de tatouage à des sex-shop : on a peur d’y rentrer sans jamais avoir même poussé la porte. Avec ce docu, je voulais démystifier cette peur du studio ». Le film se concentrera donc sur le travail des tatoueurs, leur accueil, l’ambiance qui règne dans les studios, avec dès le départ l’envie de donner à voir toutes les méthodes, tous les styles du tatouage actuel : des tatoueurs américains, polynésiens, japonais ou français s’y croiseront avec une vraie ambition pédagogique, et bien sûr de belles images d’art.
Stéphan se rapproche de l’agence de production et réalisation Release qui accepte d’assurer la production du documentaire. Le film va se faire.
Tatoueurs japonais, tatouage polynésien, styles, dermographes : Ad Inked évoque tout l’univers tatouage
Un seul objectif : montrer la vérité du tatouage. Pour ce faire, Stephan décide de ne pas écrire de scénario, mais de faire le tour des studios sur tous les continents pour laisser la parole aux tatoueurs. Au départ, le parcours est semé d’embûches : si certains tatoueurs se montrent enthousiastes à l’idée de participer, d’autres, échaudés par des reportages simplificateurs toujours décevants, sont plus réservés : « Il n ‘y a évidemment aucune rancœur, c’est tout à fait normal, c’était à nous de faire nos preuves », tempère Stephan.
Tout de même, grâce à sa détermination et son envie, en quelques mois et avec le concours de la convention d’Evian qui accueillera l’équipe pendant trois ans, Stéphan parvient à convaincre une vingtaine de tatoueurs parmi les plus célèbres de se laisser filmer : Bruno Kea lui ouvre les portes de son atelier de fabrication de dermographes, Chimé donne à voir l’art du tatouage polynésien, Tin-tin évoque à la fois son travail de tatoueur et son statut de président du SNAT (une occasion de détailler les règles d’hygiène qui encadrent l’art corporel), Twix d’Eskimo Tattoo parle des difficultés du métier, de l’abnégation et du perfectionnement, Stéphane Chaudesaigues démystifie enfin le métier de tatoueur dans une démarche rassurante envers le grand public. Le documentaire croise aussi la route d’Eskimo, de Dimitri, pour ne citer qu’eux.
Au final, le film s’articule sur 90 minutes passionnantes qui permettent à tous les aficionados du tatouage de trouver leur compte : si les recettes des tatoueurs ne sont pas dévoilées, le documentaire offre de beaux moments de création autour d’une réflexion générale sur le tatouage d’aujourd’hui.
Se procurer Ad Inked : Tattoo Dependance
Ad Inked : Tattoo Dependance est disponible en DVD à la vente sur le site de Release Productions, ainsi que dans plusieurs studios de tatouages dont les shops Graphicaderme, Tin-tin Tatouage (paris 9ème), Mike à Toulon, Eskimo à Toulouse.
Il est également disponible sur le site Medical Body Art pour les professionnels du secteur.
Son prix est fixé à 35 euros.
600 exemplaires du DVD se sont déjà vendus depuis sa sortie, en juin, et un nouveau pressage est prévu dans les jours à venir.
Plus d'infos sur la page Facebook du documentaire.
Vers un deuxième opus ?
« Nous avons fait ça par passion, et certainement pas pour gagner de l’argent. Aujourd’hui, l’objectif ce serait de pouvoir réaliser un deuxième opus, faire une vitrine où l’on découvrirait des tatoueurs moins connus mais très talentueux, tout en donnant la part belle au travail des pionniers. S’améliorer sur la forme, aussi. Si le DVD continue à se vendre, on devrait pouvoir le faire. »
On le souhaite en tous les cas.