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Tatouage et partage, deuxième édition
Tatouage et partage, toujours plus de partage !
Pour sa deuxième rencontre, Tatouage et Partage, l’association d’échanges entre tatoueurs initiée par la famille Chaudesaigues, accueillait Shane O’Neill, l’un des maîtres internationalement reconnus du portrait.
Tatouage et partage, un début d’entraide dans le monde du tatouage
Après Nikko Hurtado en mai dernier, c’était donc au tour d’un autre des grands tatoueurs américains actuels de tenir un séminaire en présence de nombreux professionnels venus bénéficier de ses conseils et apprendre de son savoir-faire reconnu. Là encore, l’idée était de créer un espace d’échange, de partage, pour permettre aux tatoueurs de s’améliorer en profitant des connaissances de leurs confrères. Le diagnostique initial des Chaudesaigues à propos de l’univers du tatouage lors de la création de Tatouage et Partage est celui d’une confrérie de tatoueurs trop fermée. Confrérie au sein de laquelle les lignes ne bougent pas suffisamment pour permettre un encadrement favorable à ceux qui désirent progresser. Cet effort pour fédérer une profession hétéroclite et dispersée autour d’une passion commune constitue un bol d’air frais, à l’encontre de l’idée parfois bien entérinée selon laquelle les nouveaux tatoueurs volent la clientèle de leurs aînés.
Une réflexion en suspens sur l’avenir du tatouage
Tatouage et Partage se propose dans le même temps de mener avec ses compagnons de route une réflexion assez vaste sur le devenir de la profession, tant dans ses aspects techniques, communicationnels et juridiques que dans son développement artistique. Cette réflexion prend en compte la vague tatouage qui gagne peu à peu la France après avoir contaminé le monde, ainsi que l’émergence de nouveaux outils qui peuvent, en bien ou en mal, révolutionner la pratique du tatouage. Comment parvenir à une élévation générale du niveau des tatoueurs ?
Pour Tatouage et Partage, l’idée qu’une Ecole du tatouage suffirait à former les futurs tatoueurs est d’autant plus biaisée qu’elle reposerait sur des formateurs sûrs de leur fait et dont la compétence pourrait tout à la fois être remise en cause sur les plans artistiques et pédagogiques. Comment choisir les spécialistes ? Pour quel coût ?
À l’inverse, l’association est attachée à l’idée de la transmission par la rencontre, l’échange: avoir accès aux recommandations des tatoueurs les plus reconnus et donc les plus demandés constitue une chance que Tatouage et Partage s’efforce de mettre à la portée de tous les tatoueurs qui seraient demandeurs. Et ils sont nombreux. Tatouage et Partage se conçoit donc également comme une communauté au sein de laquelle les tatoueurs peuvent créer du lien entre eux, suivre l’évolution du travail des uns et des autres pour rester au contact des nouveautés, innovations et avancées.
Prônant la remise en question du travail pour l’améliorer, Tatouage et Partage se pose ainsi comme un facilitateur pour tous les artistes. Plutôt qu’un tatoueur solitaire, autodidacte dans le seul but d’en revendiquer le statut, l’artiste que l’association espère éveiller est en contact suivi avec ses pairs et participe d’un enrichissement commun, détaché de toute considération politique ou de leadership. Il ne s’agit pas de s’humilier en recevant les conseils des autres, mais d’échanger avec eux autour d’une même passion.
Une deuxième édition très réussie
Orientée logiquement sur le réalisme et le portrait, la deuxième édition de Tatouage et Partage s’est soldée par un succès, à bien des égards. D’abord grâce à la qualité de l’intervention de Shane O’Neill qui a visiblement eu à cœur d’adopter une démarche pédagogique ; ensuite de par l’ambiance collaborative de camaraderie qui s’est dégagée du séminaire, tous les participants se plaisant à échanger des conseils et à comparer leurs travaux, commenter en confiance les problèmes auxquels ils sont confrontés, leurs techniques, leurs désirs professionnels, leurs aspirations, leurs parcours. Quelques morceaux choisis.
Ainsi Bop-John, dit « chauffe Marcel » a raconté comment, avant d’organiser la première convention française à Bourges en 1989, il a travaillé dans un tepee avec Franck, Alain et Pierre-Jean, au pied d’une cité de Bourges, œuvrant à la démocratisation du tatouage dans une frénésie extraordinaire.
Julien Thibers a expliqué la démarche de ses Master Classes. Dans une logique de formation préalable à l’art corporel, il propose à des tatoueurs de travailler leur dessin en petits groupes pour améliorer leur technique, dans un cadre favorisant la progression et où les conseils abondent.
La présence de Laurent Schreiner pour ITC (matériel tatouage et piercing) a permis aussi d’envisager le futur du matériel. Il est revenu sur la fabrication des machines rotatives et sur la volonté de la compagnie de concevoir des machines entièrement en France pour une meilleure qualité. Avec Vincent de Lucky Seven Supply (matériel tatouage) ils ont assuré le volet technique de la discussion, avec l’idée sous-jacente qu’un bon matériel permet de plus belles réalisations et qu’il vaut mieux faire confiance aux professionnels du secteur plutôt que de chercher à les court-circuiter en assurant soi-même l’importation de ses pigments pour baisser les coûts au détriment parfois inconscient des règles sanitaires.
Des règles sanitaires rappelées par Medical Body Art. L’entreprise a offert aux participants un ensemble de soins et produits d’hygiène. Un cadeau de Noël avant l’heure.
Côté presse, cette deuxième édition a pu compter sur la présence du rédacteur en chef de Inked, Mric, qui a profité de l’occasion pour réaliser un papier sur l’événement ainsi qu’un reportage sur Shane O’Neill, axé sur son travail de tatoueur, ses activités de producteurs et d’organisateurs de conventions aux Etats-Unis. Le photographe Dam’s a multiplié les clichés du séminaire comme autant de souvenirs magnifiques. Le papier et à découvrir en kiosques pour la fin décembre. À noter également la présence de Tattoos.fr qui soutient Tatouage et Partage depuis ses débuts.
Tatouage et Partage a eu la chance d’accueillir aussi un habitué, le réalisateur Jérôme Godard qui a tourné comme lors de la première édition un film sur le séminaire. Malgré sa paternité à venir, il couvrira à la fois la prochaine convention organisée par Shane et réalisera, comme
pour Nikko Hurtado, le prochain DVD du tatoueur américain. Une preuve que le savoir-faire français a encore de beaux jours devant lui.
Remerciements à toute l’équipe
Tout cela n’aurait jamais été possible sans la présence d’une équipe motivée et compétente : Fabien Restina, imprimeur multifacettes, Randy Beaugeois, Steven et Wesley Chaudesaigues dont l’investissement a été total, Cécile Chaudesaigues qui a grandement participé à l’organisation du séminaire et assuré une traduction extrêmement fluide.
Et bien sûr, tous les participants qui ont fait de cet événement une belle réussite. Nous espérons les revoir pour la troisième édition qui accueillera Joe Capobianco et Jeff Gogue, et peut-être avant, pour le Festival du Tatouage de Chaudesaigues les 5, 6 et 7 juillet prochains.