Alex de Pase

Alex de Pase est né à Grado, une île au Nord de la péninsule italienne, en 1975. Adolescent, il s’intéresse à l’art du tatouage. La fin des années 1980 est une époque où ce secteur est en plein développement en Europe. Pour Alex de Pase, l’univers du tatouage est associé à une certaine idée de la rébellion, de la lutte contre l’ordre établi. Une échappatoire à son milieu social, plutôt conservateur ; ses parents voyaient en l’art corporel une déviance mystérieuse et radicale. Il se fait tatouer une première fois, une deuxième, et nourrit secrètement le rêve d’ouvrir un studio en son nom. Mais, au début des années 1990, l’idée semble assez peu rentable et nécessiterait un investissement qu’Alex ne peut pas se permettre.

Un autodidacte

Depuis sa petite enfance, Alex de Pase exprime une sensibilité artistique, nourrie par sa mère qui peint beaucoup. Avec elle, il apprend les bases techniques qui, plus tard, le serviront à apprendre le métier de tatoueur. Car dès l’âge de 14 ans, Alex délaisse la peinture pour se plonger dans la technique du tattoo. Alex rencontre alors un ex prisonnier, tatoué des pieds à la tête, qui lui enseigne les rudiments du tatouage à l’aide d’un stylo bic et de quelques aiguilles. C’est le coup de foudre : Alex ne quittera plus le monde du tatouage. Il apprend par lui-même, dans les livres et par la pratique, les rudiments de son métier, jusqu’à sauter le pas et s’installer comme tatoueur.

Un style qui s’affirme

Au début de sa carrière, Alex de Pase embrasse le tatouage dans son ensemble : il réalise des tatouages tribaux, asiatiques, des lettrages et des portraits. Mais son penchant le pousse peu à peu vers une carrière de portraitiste, dans la tradition du tatouage réaliste. Ses tatouages de portrait vont le porter vers les sommets de la reconnaissance. Pour Alex, ils forment un terrain d’expression incomparable : « Un des aspects les plus foudroyants du réalisme est qu’il constitue bien plus qu’une simple reproduction du réel. Ce n’est pas qu’une affaire de technique ; il en faut, bien sûr, et je parle là d’une technique assez complexe qui-plus-est, mais surtout de la sensibilité ». Interprétation du réel, choix des détails et des couleurs, création d’une atmosphère, tous les ingrédients de l’art sont concentrés là. Et parce que chaque artiste aura sa propre vision du thème qu’il encrera, c’est précisément dans le réalisme que s’expriment toutes les individualités dans la création.

Un perfectionniste

Cette recherche de la singularité, adossée à l’exigence de la technique, implique une recherche permanente pour Alex de Pase. Pour atteindre cette perfection illusoire, le tatoueur réaliste s’engage dans une véritable fuite en avant pour l’amélioration de son travail. C’est une quête infinie dans laquelle Alex de Pase est engagé, celle d’une maîtrise toujours plus grande, celle d’une amélioration permanente de la qualité de ses travaux, vers un réalisme accentué et pourtant personnel. « Quelle que soit la beauté de l’œuvre réalisée, elle se situera toujours en deçà du réel. Mais je continue tout de même  à essayer! »

Transmettre la passion du tatouage

Alex s’étonne aujourd’hui du naturel avec lesquelles les choses se sont faites. Surtout, il n’aurait jamais pensé que le tatouage se démocratiserait à un point tel qu’un artiste tatoueur puisse vivre de son art. Désormais reconnu au niveau international pour sa dextérité, Alex se réjouit de pouvoir voyager grâce à son travail, et affiche toujours le même plaisir à participer aux conventions où il est invité. Une vraie reconnaissance pour cet autodidacte qui a donné toute sa vie au tatouage. Alex de Pase participe également à la World Wide Tattoo Conference de Londres, les 26 et 27 septembre 2012. Il y animera un cycle de séminaires à destination des professionnels du tatouage aux côtés d’autres grands noms de l’art corporel (Bob Tyrrell, Stéphane Chaudesaigues, Joe Capobianco, Boris et Nikko Hurtado). Tous s’efforceront de partager leurs connaissances avec le plus grand nombre. Une manière pour Alex de rendre au tatouage tout ce qu’il lui a donné.